Loi criminalisant le viol et la pédophilie
Les violences sexuelles constituent des formes graves d’atteintes à l’intégrité des personnes dont les principales victimes sont les femmes et les enfants. Dans l’optique d’un renforcement de Ia protection de ces catégories vulnérables, l’État du Sénégal a très tôt, mis en place une législation pénale, mise a jour en fonction des mutations de Ia société.
La dernière reforme portant sur la répression des infractions a connotation sexuelle date de deux décennies. En effet, Ia loi n° 99-05 du 29 janvier 1999 modifiant certaines dispositions du Code pénal a, entre autres innovations, défini le viol et durci son régime, notamment quand il est accompagné de certaines circonstances aggravantes. Cette loi n’en faisait toutefois pas un crime, sauf lorsque le viol est suivi de Ia mort de la victime. Elle a également élargi Ia répression aux actes de pédophilie qui n’étaient appréhendés que sous leur forme vague d’attentat à la pudeur sans violence.
Les pénalités portées par ces textes méritent d’être réactualisées dans le sens de leur durcissement, au regard de la multiplication et de l’intensification des faits d’agressions sexuelles notés ces derniers temps. ainsi que des conséquences dévastatrices de ces infractions.
Les victimes en sortent traumatisées, humiliées, déshonorées et parfois stigmatisées. Elles en gardent souvent les séquelles toute leur vie. Ces souffrances sont à la fois physiques et psychologiques. allant des maladies sexuellement transmissibles aux troubles du comportement, en passant par Ia grossesse et la perte de l’estime de soi.
Avec la criminalisation du viol et de la pédophilie, un pas symbolique sera franchi pour bien situer le blâme sur le violeur plutôt que sur la victime.
La criminalisation sera, en outre, un instrument de dissuasion des éventuels auteurs d’agressions sexuelles et au besoin de punition très sévère en cas de passage à l’acte.